Hommage à la reine Elizabeth II

Ainsi s'achève le plus long règne de l'histoire de la couronne britannique

Depuis 1952, la reine Elizabeth II est le monarque régnant du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ainsi que le chef du Commonwealth, le groupe de 53 nations souveraines qui comprend de nombreux anciens territoires britanniques. Extrêmement populaire pendant presque tout son règne, la reine était connue pour s'intéresser sérieusement aux affaires gouvernementales et politiques. Admirée pour son sens du devoir et son dévouement à son royaume, elle était une figure de proue importante pour le Royaume-Uni et le Commonwealth à une époque d'importants bouleversements sociaux.

Elizabeth Alexandra Mary Windsor (connue sous le nom de "Lilibet" au sein de la famille royale) est née à Mayfair, à Londres, fille aînée du duc et de la duchesse d'York (futur roi George VI et reine Elizabeth). Son père monta sur le trône en 1936 suite à l'abdication de son frère, le roi Édouard VIII, faisant d'Elizabeth l'héritière présomptive de la Couronne.

Bien qu'elle ait passé une grande partie de son enfance avec des nourrices, la princesse Elizabeth a été très influencée par sa mère, qui lui a inculqué sa foi chrétienne fervente et un sens aigu du devoir quant aux exigences de la vie royale.

Éduquée et formée par des précepteurs, qui mirent l'accent sur l'histoire et le droit britanniques, la princesse a également étudié la musique et parle couramment le français. Depuis son plus jeune âge et toujours en tant que monarque, la reine a développé une passion pour les animaux et en particulier les chevaux. Elle a assisté à un nombre incalculable de courses hippiques, participé à des ventes de pur-sang et possédé des élevages. Par ailleurs, son attachement aux corgis gallois de Pembroke, race de chiens qu'elle affectionne depuis l'enfance, n'est plus à démontrer : elle en possédera plus de trente tout au long de son règne.

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Elizabeth et son unique sœur Margaret, ont passé une grande partie de la Seconde Guerre mondiale à vivre séparées de leurs parents dans la Loge Royale du château de Windsor. Entre 1941 et 1944, les princesses ont mis en scène et joué dans une série de pantomimes de Noël pour collecter des fonds pour le Royal Household Wool Fund, qui a acheté de la laine à tricoter pour la confection des vêtements militaires pour les soldats.

Alors qu'Elizabeth approchait de son 18e anniversaire, le parlement a modifié la loi afin qu'elle puisse agir comme l'une des cinq conseillers d'État en cas d'absence ou d'incapacité de son père à l'étranger. Pendant la guerre, elle a suivi une formation de chauffeur et de mécanicien auprès du Service territorial auxiliaire et a reçu le grade de commandant junior honoraire.

À la fin de la guerre en Europe, le jour de la victoire, Elizabeth et Margaret se sont mêlées anonymement à la foule en fête dans les rues de Londres. La reine a déclaré plus tard dans une rare interview: "Nous avons demandé à mes parents si nous pouvions sortir et voir par nous-mêmes. Je me souviens que nous étions terrifiés à l'idée d'être reconnues… Je me souviens de cette foule d'anonymes qui se donnaient la main et déambulaient dans Whitehall, comme emportés par une marée de bonheur et de soulagement."

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En 1947, Elizabeth a rejoint ses parents pour une tournée en Afrique du Sud et au Zimbabwe (anciennement Rhodésie), sa première tournée à l'étranger, au cours de laquelle elle prit un engagement solennel lors d'une émission radiodiffusée dans tout le Commonwealth britannique à l'occasion de son 21e anniversaire : "Je déclare devant vous tous que toute ma vie, qu'elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service et au service de notre grande famille impériale à laquelle nous appartenons tous."

Peu de temps après le retour de la famille d'Afrique, les fiançailles d'Elizabeth avec le prince Philip de Grèce, son cousin au troisième degré (tous deux étaient des arrière-arrière-petits-enfants de la reine Victoria et du prince Albert) furent annoncées. Elle l'avait rencontré alors qu'elle n'avait que 13 ans, et leurs sentiments se renforcèrent à travers des visites et des échanges de lettres pendant la guerre.

Il y eut une certaine controverse entourant ces fiançailles ; Philip n'avait aucune situation financière, était né à l'étranger (bien qu'étant un sujet britannique qui avait servi dans la Royal Navy) et ses sœurs étaient mariées à des aristocrates allemands qui eurent des liens avec les nazis. Bien que beaucoup dans le cercle royal considéraient Philip comme un choix inadéquat, Elizabeth était déterminée et très amoureuse. Philip a renoncé à ses titres grecs et danois, s'est officiellement converti de l'orthodoxie grecque à l'anglicanisme et a pris le nom de la famille britannique de sa mère - Mountbatten. La Grande-Bretagne se remettait encore du conflit dans cet après-guerre et Elizabeth dut utiliser des coupons de rationnement pour acheter le tissu de sa robe de mariée.

Elizabeth et Philip se marièrent le 20 novembre 1947 en l'abbaye de Westminster, et leur mariage a duré 73 ans jusqu'au décès de Philip Mountbatten à l'âge de 99 ans en juin 2021.

Elizabeth a donné naissance à son premier enfant, Charles, en 1948, suivi d'Anne en 1950. Ses enfants ont tous reçu les titres de prince et princesse royal par ordre du roi. Un autre fils, Andrew, est né en 1960, suivi d'Edward en 1964.

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Au début de 1952, Elizabeth et Philip s'envolèrent pour une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande en passant par le Kenya. Le 6 février 1952, alors qu'ils venaient de rentrer dans leur maison kenyane après une soirée, ils apprirent la nouvelle du décès du roi, qui était en mauvaise santé depuis un certain temps, ce qui signifiait l'accession immédiate d'Elizabeth au trône.

Lorsqu'on lui a demandé de choisir son nom de règne, la jeune monarque a choisi de conserver son prénom Elizabeth. Elle est devenue la sixième femme de l'histoire à monter sur le trône britannique. Son couronnement officiel en tant que reine Elizabeth II eut lieu le 2 juin 1953 en l'abbaye de Westminster.

Plus tard en 1953, la reine et son mari se sont lancés dans un tour du monde de sept mois, visitant 13 pays et couvrant plus de 64 000 kilomètres par terre, mer et air. Elle est devenue ainsi le premier monarque régnant d'Australie et de Nouvelle-Zélande à visiter ces pays, et les foules qui accueillaient le couple royal lors de cette tournée étaient immenses. La reine est le chef d'État ayant le plus voyagé, ayant effectué des centaines de visites d'État dans de nombreux pays du monde et des tournées entières dans le Commonwealth.

Au cours de la première décennie de son règne, Elizabeth s'est installée dans son rôle de reine, développant des liens étroits avec le Premier ministre Winston Churchill (le premier des 13 premiers ministres avec lesquels elle eut à travailler pendant son règne) et surmonta la Crise de Suez en 1956 - son baptême du feu diplomatique - sans trop de difficultés.

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La reine eut à affronter de nombreux défis au cours des décennies suivantes. 

En 1965, la tournée américaine de sa soeur, la princesse Margaret, ternit quelque peu la réputation de la Couronne à cause du coût astronomique du voyage, entièrement à la charge du contribuable britannique. Ensuite, la catastrophe d'Aberfan en 1966, ville galloise engloutie par un glissement de terrain suite à l'éboulement d'un terril de charbon, tuant 144 personnes dont 116 enfants, entraîna de nombreuses critiques parce que la reine ne s'exprima que huit jours après l'événement. Enfin, en 1969, dans le but d'humaniser la famille royale et de présenter au public le fils de 21 ans de la reine, Charles, la famille a participé à un documentaire non scénarisé offrant un aperçu de la vie royale. Plus de 30 millions de personnes ont assisté à la première à travers l'Angleterre.

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En 1972, plus de 250 000 mineurs de charbon britanniques se lancèrent dans une grève très dure. L'état d'urgence fut décrété et la consommation d'énergie sévèrement limitée. À son apogée, les londoniens pouvaient être privés d'électricité jusqu'à neuf heures par jour ! En 1976, une autre controverse impliquant la princesse Margaret éclata : des photos d'elle nageant au large des côtes de l'île Moustique avec un homme de 17 ans son cadet furent publiées dans les tabloïds de l'époque, mettant fin à son mariage avec le comte de Snowdon. L'énorme battage médiatique qui s'ensuivit télescopa et ternit quelque peu la célébration du jubilé d'argent de la reine en 1977, dont, paradoxalement, la popularité sembla se raffermir lors des célébrations.

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En 1981, six semaines avant que son fils Charles n'épouse Lady Diana Spencer, la reine fut visée par six coups de feu à blanc alors qu'elle descendait à cheval le Mall, cette grande avenue londonienne. Plus tard cette année-là, lors d'une tournée en Nouvelle-Zélande, elle fit l'objet d'une autre attaque lorsqu'un coup de feu fut tiré depuis un bâtiment surplombant son défilé, la manquant heureusement. En 1982, enfin, elle se réveilla dans sa chambre à Buckingham Palace pour se retrouver nez-à-nez avec un inconnu qui s'était introduit dans le Palais. Il fallut qu'elle sonne deux fois l'alerte pour que les membres de sa sécurité accourent.

La nouvelle épouse royale de Charles, la princesse Diana, fut accueillie avec enthousiasme par le public et célébrée dans les médias pour son approche peu conventionnelle du travail caritatif accompli par la famille royale. Son activisme et son glamour ont fait d'elle une icône internationale et lui valurent une popularité durable ainsi qu'un intérêt sans précédent du public britannique pour la Couronne.

La décennie 80 marqua surtout le débit de l'intrusion grandissante des médias dans la vie privée de toute la famille royale, ce qui déchaîna une série d'histoires à sensation dans la presse. Les médias britanniques étaient particulièrement friands des histoires au sujet des relations entre la reine et son Premier ministre Margaret Thatcher. En 1986, le Sunday Times rapporta que la reine était préoccupée par Thatcher, citant un taux de chômage élevé, une fracture sociale grandissante, une série d'émeutes et de grèves et le refus de Thatcher d'appliquer des sanctions contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud. Dès que l'histoire fut publiée, le palais de Buckingham y apporta un démenti catégorique : "Comme avec tous les premiers ministres précédents, la reine entretient une relation de la plus grande confidentialité avec Mme Thatcher et les supputations quant aux opinions de la reine sur la politique du gouvernement sont totalement dénuées de fondement.″ Malgré les rapports persistants d'acrimonie entre elles, Thatcher a plus tard exprimé son admiration personnelle pour la reine, et la reine lui a accordée deux distinctions exceptionnelles - l'Ordre du Mérite et l'Ordre de la Jarretière - après que Margaret Thatcher ait quitté son poste de Premier ministre en novembre 1990.

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La décennie suivante s'est avérée la plus éprouvante pour la reine, avec une opinion publique britannique qui commença à se défier de la monarchie entraînant une chute de popularité à un niveau historiquement bas. En décembre 1992, la reine assiste impuissante à la séparation officielle du prince Charles et de la princesse Diana. Le couple, en difficulté depuis des années, avait finalement peu de points communs, et tous deux avaient d'autres intérêts amoureux. La princesse Diana, bien qu'étant une célébrité mondiale, était restée finalement une étrangère à la famille royale.

En novembre 1992, lors de la célébration de son jubilé royal, la reine ira même jusqu'à qualifier 1992 d'annus horribilis (année horrible). Le sentiment républicain en Grande-Bretagne s'était accru suite aux révélations de la presse sur le patrimoine privé et la fortune de la reine – révélations contredites par Buckingham Palace – et des informations faisant état d'infidélités et de mariages tendus au sein de sa famille élargie. En mars, son deuxième fils, le prince Andrew, et sa femme, Sarah, se séparèrent ; en avril, ce fut sa fille, la princesse Anne, qui divorça du capitaine Mark Phillips ; lors d'une visite d'État en Allemagne en octobre, des manifestants en colère à Dresde lui jetèrent des œufs ; et, en novembre, un incendie détruisit une partie du château de Windsor, l'une de ses résidences officielles. Si, à la fin de cette année 1992, le soutien au républicanisme en Grande-Bretagne n'avait jamais été aussi élevé de mémoire de britannique, les critiques s'adressaient davantage à l'institution monarchique et la famille élargie de la reine plutôt qu'à la personne et aux actions du monarque. Pourtant, sous la pression de l'opinion publique, la reine dut payer des impôts sur le revenu pour la première fois en 1993. Du jamais vu dans l'histoire anglaise !

En août 1996, Charles et Diana ont divorcé. Et un an plus tard, en août 1997, Diana décède dans un accident de voiture à Paris avec son amant, Dodi Al-Fayed, alors qu'ils tentaient d'échapper à des paparazzis.

Alors que l'émoi était immense tant en Angleterre que dans le reste du monde, la reine jugea très mal la situation et subit une pluie de critiques lorsqu'elle décida de rester à Balmoral (en fait pour entourer ses deux petits-fils William et Harry qui venaient de perdre leur mère) plutôt que de revenir à Buckingham Palace pour participer au deuil national.

Sous la pression d'une opinion publique de plus en plus hostile, la reine se résolut à retourner à Londres pour y prononcer notamment une allocution télévisée en direct le 5 septembre, la veille des funérailles de Diana. Dans cette allocution, elle exprima son admiration pour Diana et ses sentiments "en tant que grand-mère" pour les deux princes. Grâce à cette intervention très attendue, une grande partie de l'hostilité du public se dissipa.

En novembre 1997, la reine et son époux organisèrent une réception pour célébrer leur noces d'or, au cours de laquelle elle prononça un discours dans lequel elle félicitait Philip pour son rôle d'époux, le qualifiant de "ma force et mon point d'ancrage".

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La reine entama l'année 2000 avec sa 13e visite en Australie, mais la santé de sa mère et de sa sœur restèrent un sujet de préoccupation pendant tout le voyage. La reine mère fêta son 100e anniversaire en août et ce fut l'occasion d'un grand bal. Les célébrations comprenaient aussi le 70e anniversaire de la princesse Margaret, le 50e anniversaire de la princesse Anne et le 40e anniversaire du prince Andrew. Le jour de son anniversaire, la reine mère a accompagné le prince de Galles en calèche du Mall jusqu'au palais de Buckingham. Après les attentats du 11 septembre 2001, Elizabeth participa à un service religieux réunissant près de 2 700 personnes, pour la plupart des Américains, en la cathédrale Saint-Paul et elle chanta pour la première fois les paroles de l'hymne national américain en solidarité avec les victimes.

En février et mars 2002, la reine subit la perte de sa sœur et de sa mère respectivement. 2002 a également vu la reine célébrer son jubilé d'or. Outre de nombreuses fêtes de rue, de célébrations diverses et variées ou de monuments inaugurés pour l'occasion, un million de personnes assistèrent chaque jour à la principale célébration du jubilé qui dura trois jours à Londres, et l'enthousiasme manifesté par le public pour la reine fut immense.

En avril 2005, son fils, Charles, a finalement épousé Camilla Parker Bowles – son amour de longue date. L'Église d'Angleterre avait récemment assoupli ses règles permettant aux divorcés de se remarier. La reine, également chef suprême de l'Église d'Angleterre, a décidé qu'il était déplacé pour elle d'assister à la cérémonie publique, mais elle et le prince Philip assistèrent au "service de prière et de dédicace" privé qui suivit.

Trois mois plus tard, lorsque 52 personnes furent tuées dans un attentat terroriste à Londres, la reine déclara : "Je veux exprimer mon admiration pour les habitants de notre capitale, qui, à la suite des attentats d'hier, sont calmement déterminés à reprendre une vie normale. C'est la meilleure réponse à cet outrage".

En novembre 2007, Elizabeth et Philip ont célébré leurs 60 ans de mariage à l'abbaye de Westminster. Le 21 décembre 2007, Elizabeth a battu le record de longévité de son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria, pour devenir le monarque britannique ayant le plus long règne de l'histoire.

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Le jubilé de diamant de la reine de 2012 a marqué ses 60 ans sur le trône britannique ; des célébrations eurent lieu dans ses royaumes, dans le Commonwealth au sens large et au-delà. La reine et son mari ont entrepris une longue tournée au Royaume-Uni, tandis que ses enfants et petits-enfants se sont lancés dans des tournées royales dans d'autres États du Commonwealth en son nom.

Lors d'une étape de cette tournée à Manchester, la reine a fait une apparition surprise lors d'une fête de mariage à l'hôtel de ville de Manchester, après que les mariés lui aient écrit en apprenant qu'elle visiterait les lieux ce jour-là. En novembre de la même année, la reine et son mari ont célébré leurs noces de saphir (65 ans de mariage).

La reine, qui avait inauguré les Jeux olympiques d'été de 1976 à Montréal, a également ouvert les Jeux olympiques et paralympiques d'été de 2012 à Londres, faisant d'elle le premier chef d'État à inaugurer deux Olympiades dans deux pays différents. Pour la cérémonie d'ouverture, elle joua même dans un court métrage aux côtés de l'acteur Daniel Craig dans le rôle de James Bond. En avril 2013, elle a reçu un BAFTA honorifique pour son parrainage de l'industrie cinématographique et a été qualifiée de « la Bond girl la plus mémorable à ce jour » lors de la cérémonie de remise des prix.

En raison de son âge avancé et de son désir de limiter ses déplacements, la reine a choisi en 2013 de ne pas assister à la réunion biennale des chefs de gouvernement du Commonwealth pour la première fois en 40 ans. Elle était représentée au sommet du Sri Lanka par le prince Charles. En mars 2019, elle a choisi d'arrêter de conduire sur la voie publique.

La reine a emménagé au château de Windsor le 19 mars 2020, une mesure de précaution alors que la pandémie de Covid-19 balayait le Royaume-Uni. Les engagements publics ont été annulés et le château de Windsor a suivi un protocole sanitaire strict surnommé "HMS Bubble". Le 5 avril, la reine s'est adressée au Commonwealth lors d'une émission télévisée, dans laquelle elle a demandé aux citoyens "d'être certains que même si nous avons encore des jours plus difficiles à endurer, des jours meilleurs viendront ensuite". Elle a ajouté : "nous serons à nouveau avec nos amis ; nous serons à nouveau avec nos familles ; nous nous reverrons". L'émission a été regardée par environ 24 millions de téléspectateurs à la télévision au Royaume-Uni.

Le 8 mai, jour du 75e anniversaire du jour de la victoire, la reine s'est de nouveau adressée à la nation, à 21 heures, heure exacte à laquelle son père George VI s'était adressé en 1945, en demandant aux britanniques de "ne jamais abandonner, ne jamais désespérer". Elle a assisté à quelques engagements publics en octobre et novembre 2020, mais est retournée au château de Windsor lorsque le taux d'infection au Covid a commencé à augmenter. Là, en novembre, la reine et le prince Philip ont célébré leur 73e anniversaire de mariage. À Noël, comme des millions de Britanniques, la reine a sacrifié les festivités traditionnelles des fêtes avec sa famille à Sandringham. Au lieu de cela, pour la première fois en 33 ans, elle est restée à Windsor avec le prince Philip, âgé de 99 ans.

Après 73 ans de mariage, le prince Philip est décédé le 9 avril 2021, faisant d'Elizabeth le premier monarque britannique à régner en tant que veuve ou veuf depuis la reine Victoria. Elle a fait remarquer en privé que sa mort « a laissé un grand vide ».

Malgré la poursuite de la pandémie de Covid, la reine a continué à honorer plusieurs engagements publics. Elle a été brièvement hospitalisée en octobre, ce que le palais a confirmé après que The Sun ait publié l'histoire en première page. 

La reine était la marraine de plus de 600 œuvres caritatives allant de la Highland Cattle Society à la Soldiers' and Airmen's Writing Readers Association. Elle était également une bienfaitrice discrète de nombreuses causes à travers deux fiducies caritatives qui, à elles seules, distribuent environ 1,5 million de livres sterling chaque année.

Elizabeth II, "par la grâce de Dieu, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, Reine, chef du Commonwealth, défenseur de la foi" fut le monarque britannique ayant eu le plus long règne de la monarchie britannique, travaillant initialement avec Winston Churchill, un premier ministre qui avait reçu sa commission militaire de son arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria, pour travailler plus récemment avec David Cameron, un premier ministre qui avait été à l'école préparatoire avec son plus jeune fils.

On se souviendra de la reine Elizabeth II pour son sens du devoir et son dévouement inébranlable à la cause publique britannique. La longévité exceptionnelle de son règne lui assure une place dans tous les manuels d'histoire. Mais, finalement, le fait saillant de cette longévité record qui embrasse une bonne partie du 20e siècle et presqu'un quart du 21e siècle, ne serait-il pas l'adaptation permanente de la reine avec son époque tout en demeurant la grande constante de la vie publique britannique ? De ce point de vue, sa devise aurait pu être : mobilis in mobile...

 

Texte de Melissa Scamporlino (traduction et édition : Thomas Pey)


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